Intervenantes
Valérie Tandeau de Marsac, Présidente de VoxFemina [France]
Gabrielle Eve Sokeng, Fondatrice du magazine Aza Mag [Sénégal]
Nathalie Folloroux, Directrice de la Programmation de Canal+ International [France]
Hélène Miasuekama, Directrice Générale de Canal+ République Démocratique du Congo [RDC]
Modération : Joëlle Brohier Meuter, Présidente, RSE et Développement
Vidéos
Valérie Tandeau de Marsac
Gabrielle Eve Sokeng
Nathalie Folloroux
Hélène Miasuekama
Présentations
Présentation de Valérie Tandeau de Marsac, Présidente de VoxFemina
Présentation de Gabrielle Eve Sokeng, Fondatrice du magazine Aza Mag
Présentation de Nathalie Folloroux, Directrice de la Programmation de Canal+ International
Compte-rendu
Merci à Coralie Teby de Côte d’Ivoire pour la rédaction de ce compte-rendu !
Diffusé le 03 novembre 2017, ce webinaire est le cinquième du cycle « Leadership Féminin dans l’Economie Africaine », organisé en partenariat avec le groupe audiovisuel français Canal +.
Il avait pour objectif de :
- Mieux comprendre la situation des femmes dans les médias en France et en Afrique, et en quoi elle constitue un enjeu majeur de l’égalité femmes-hommes ;
- Réfléchir sur les actions à mettre en œuvre en Afrique pour améliorer la visibilité des femmes en tant qu’expertes dans les médias, et le rôle des femmes dans la production audiovisuelle.
Pour ce webinaire, nous avons eu la joie d’accueillir Valérie Tandeau de Marsac, Présidente de VoxFemina [France], Gabrielle Eve Sokeng, Fondatrice de l’agence de communication WERY et du magazine Aza Mag [Sénégal], Nathalie Folloroux, Directrice de la Programmation de Canal+ International [France], et Hélène Miasuekama, Directrice Générale de Canal+ République Démocratique du Congo [RDC].
Joëlle Brohier Meuter, Présidente et Co-fondatrice de l’association RSE et Développement, modérait le webinaire.
Valérie Tandeau de Marsac, Présidente de VoxFemina – Présentation de Voxfemina
Voxfemina est une association créée en 2008 qui a pour objectif de promouvoir une représentation équilibrée et non stéréotypée des femmes dans les médias (www.voxfemina.eu).Voxfemina veut sensibiliser le monde de l’entreprise et de la vie publique à la question de l’importance de la visibilité des femmes dans les médias. L’association compte aujourd’hui 150 adhérentes dans tous les secteurs de l’économie.
Quelques faits et chiffres sur la place des femmes dans les médias
- Le GMMP (Global Media Monitoring Project) 2010 montre que moins d’un expert sur 5 interviewé dans le monde est une femme ; 81% des experts et 82% des intervenants dans les médias d’information sont des hommes
- Une légère amélioration en 2017 : environ 30% des experts dans les médias sont des femmes contre 18% en 2010
- En France, seulement 1 minute de parole féminine sur 28 minutes d’interviews d’experts à la radio
Les objectifs de Voxfemina
- Identifier les femmes expertes
- Rassembler et faire se rencontrer des femmes expertes, qui font autorité dans leur domaine
- Mener des actions de lobbying auprès des médias et des journalistes afin d’augmenter la présence des femmes dans les médias en tant que sources d’informations
- Contribuer à un meilleur équilibre hommes-femmes en utilisant le levier de la visibilité médiatique
Les actions de Vox Femina
- Sensibilisation par les médias avec nos partenaires tels que TF1, La Tribune… pour inciter les femmes à prendre la parole dans les médias
- Le concours Femme en vue a été lancé en 2014. Les femmes expertes sont invitées à candidater via les réseaux sociaux en envoyant à l’association un selfie de 90 secondes dans lequel elles expliquent pourquoi elles sont crédibles en tant qu’expertes et dans quel domaine les médias peuvent les interroger. Voxfemina compte à ce jour, près de 200 candidatures reçues, 48 lauréates médiatisées et un site dédié femmesenvue.eu.
- Publication des portraits des adhérentes expertes de Voxfemina sur l’annuaire https://expertes.fr/
- Partenaire du projet européen « Accelerate » lancé à Bruxelles pour accélérer le mouvement de transformation pour un meilleur équilibre entre les hommes et les femmes en utilisant 2 leviers : la présence des femmes dans les conseils d’administration et la présence des femmes dans les médias.
Gabrielle Eve Sokeng, Fondatrice du magazine Aza Mag
La place des femmes dans les médias en Afrique.
Gabrielle Eve Sokeng a partagé ses constats sur la représentativité des femmes dans les médias en Afrique. La femme en Afrique est généralement représentée comme vivant dans des conditions précaires. Les quelques médias qui promeuvent les droits des femmes sont très peu visibles. De façon générale, il y a moins de femmes que d’hommes dans le secteur des médias : un reportage sur trois est réalisé par une femme, et les femmes ne sont au cœur d’un sujet d’actualité sur quatre.
Les femmes sont très peu sollicitées pour discuter des questions politiques ou économiques dans les médias et restent souvent confinées à des domaines tel que la mode, la maternité, le bien-être… Les blogs tenus par les femmes africaines tournent en grande majorité autour de l’entretien de la maison, du corps ou encore du foyer, avec très peu de blogs économiques.
Les sujets les plus abordés dans les médias concernant l’économie ou le politique, 80% des experts interrogés sont des hommes, en France comme en Afrique. Pour Gabrielle Sokeng, il faut agir sur deux enjeux majeurs pour améliorer la place des femmes dans les médias : les thèmes sur lesquelles les femmes prennent la parole, et les thèmes choisis pour parler des femmes.
Pour Gabrielle Sokeng, l’héritage culturel en Afrique explique en partie cette situation, avec un modèle de développement des médias calqué sur celui des pays colonisateurs.
Des pistes de solutions pour sortir de cet état de fait en Afrique
- Favoriser une prise de conscience collective en sortant du chemin construit par les hommes
- Donner plus de chances aux femmes en les recommandant comme expertes
- Travailler sur la répartition des tâches entre les femmes et les hommes, pour que les femmes aient plus de temps disponible pour intervenir dans les médias
- Utiliser les médias et réseaux sociaux pour attirer l’attention sur le manque de représentativité des femmes dans les médias
- Faire accepter aux femmes ce combat qui est le leur.
Nathalie Folloroux, Directrice de la Programmation, CANAL+ International
Nathalie Folloroux a présenté les actions menées par Canal+ International en faveur de la représentation des femmes dans les médias du groupe.
Tout d’abord, les femmes sont nombreuses au sein des équipes de Canal+ International : fonctions de communication, de programmation, Directrices Générales de filiales, productrices, animatrices… Les antennes de Canal+ Afrique accueillent aussi régulièrement des femmes « guest ». Les femmes tiennent aussi régulièrement le haut de l’affiche dans la production de magazines, les séries courtes ou longues ou les documentaires. Canal + International met également en place des opérations de programmation pour mettre les femmes à l’honneur.
Canal + a lancé en 2013 « L’Afrique au Féminin », un projet panafricain qui a permis à une quinzaine de réalisatrices de 12 pays différents de bénéficier de formation d’aide à l’écriture et au montage. Les onze meilleurs documentaires de ce programme ont été diffusés en septembre 2014 sur Canal +. Cette opération devrait voir à nouveau le jour en 2018.
Canal+ International soutient aussi différents festivals de cinéma locaux dédiés aux femmes :
- MISMEBINGA : festival international de films de femmes (Cameroun) ;
- JCFA : Journées Cinématographiques de la Femme Africaine (Burkina-Faso) ;
- Urusaro International Woman Film Festival (Rwanda) ;
- FECIGLAC : festival de cinéma des Grands Lacs dédié à la lutte contre les violences faites aux femmes (RDC).
Hélène Miasuekama, Directrice Générale Canal+ RD Congo
En conclusion du webinaire, Hélène Miasuekama est revenue sur deux points clés qui sont ressortis des différentes interventions :
- Il faut favoriser la prise de conscience sur le fait que d’une part que les femmes ne sont pas assez présentes dans les médias, et que d’autre part il est nécessaire d’améliorer l’image de la femme dans les médias, en cassant les stéréotypes sexistes. La sensibilisation des plus jeunes est essentielle pour que la génération future n’ait plus à mener ce combat.
- Les femmes doivent s’approprier ce combat et être déterminées. Le poids culturel et religieux, l’éducation font que les femmes africaines n’ont pas tendance à se mettre en avant : elles doivent dépasser cela. Il faut aussi qu’elles puissent se dégager du temps pour pouvoir intervenir dans les médias, alors que leur vie de famille peut être très prenante. L’aspect social et familial ne doit pas être négligé : l’accord du mari reste parfois nécessaire pour qu’une femme puisse apparaître dans les médias. Dans des métiers encore dominés par les hommes comme le secteur des médias, les femmes doivent travailler deux fois plus pour faire leurs preuves. C’est une vraie responsabilité personnelle de s’engager pour intervenir dans les médias.
Questions-réponses
[à Valérie Tandeau de Marsac] Comment les femmes réagissent-elles à vos programmes de sensibilisation ?
De façon variée. Il y en a quelques-unes qui ont peur de s’exprimer et de prendre la parole ; d’autres par contre s’y investissent très bien. La présence dans les medias est un levier incontournable vers un meilleur équilibre hommes-femmes en entreprise et dans la vie publique en général. Nous sommes dans une société qui reste organisée sur un principe de séparation de pouvoir, la sphère de pouvoir féminin – santé, beauté – et celle du pouvoir masculin. Une présence médiatique est une condition nécessaire à la réussite d’une vie professionnelle.
Que faire pour que les femmes tiennent des blogs plus scientifiques ?
Exiger qu’elles interviennent dans plus de domaines, Créer des associations pour des femmes avec une liste de femmes expertes désignées pour tel ou tel sujet.
Ressources documentaires
Site du Centre Africain des femmes dans les médias (IWMF), dont la mission est de renforcer le rôle de la femme dans les médias à travers le monde.
Fondation Sofia – Présentation du programme Accelerate qui a pour objectif de promouvoir le rôle des femmes en tant qu’expertes dans le domaine des médias.
Les portails des Expertes France et des Expertes Francophones, annuaires gratuits, 100 % numériques, des femmes expertes françaises et francophones.
Rapport du Global Media Monitoring Project sur la place des femmes dans les médias (2010)
Biographies
Valérie Tandeau de Marsac – HEC (1982) et avocate, Valérie Tandeau de Marsac est une spécialiste reconnue des entreprises familiales. Elle a publié le « Guide Pratique des Entreprises Familiales » (Eyrolles 2011) et « L’entreprise familiale, un modèle pour l’avenir et pour tous » (avec l’EDHEC en 2014). Elle enseigne le FamilyBusiness (Gouvernance, Transmission, Philanthropie) dans des Ecoles de Commerce (EDHEC, HEC), et est doctorante au CNAM, pour une thèse sur le capital familial. Elle est fondatrice et présidente de VoxFemina, créée en 2010, auteure du concours Femmes En Vue. Crédit photo Gaël Dupret/MaxPPFrance
Vox Femina travaille sur un levier d’action préconisé par les institutions internationales pour faire évoluer la société en général, l’économie et les entreprises en particulier, vers un meilleur équilibre hommes-femmes : le levier de la visibilité des femmes dans les médias et la constitution de répertoires d’experts féminins.
voxfemina est une association à but non lucratif, créée en 2010, afin rassembler et rendre visibles des femmes exerçant des responsabilités professionnelles et sociales dans la sphère de l’entreprise, de l’économie, de la fonction publique, de la culture, de la recherche et l’enseignement supérieur, et, plus largement, de la vie publique, dans le but de favoriser une représentation équilibrée des hommes et des femmes dans les médias
voxfemina propose aux journalistes une approche innovante qui leur permet d’accéder à un vivier de près de 150 femmes expertes, dont la biographie et les compétences sont publiées sur le site voxfemina.eu et poursuit son action en partenariat avec le site expertes.eu où la publication des profils des membres de voxfemina est largement diffusée. Ces expertes ont toutes été sélectionnées par le conseil d’administration de voxfemina pour leur haute crédibilité dans leur domaine de compétence.
L’action de voxfemina est soutenue par de nombreux partenaires prestigieux parmi lesquels Orange, et Deloitte, grâce à qui voxfemina a pu contribuer au programme « Women in media » du Women’s Forum depuis 2010 et au projet européen « Accelerate » de la fondation Sofia.
Gabrielle Eve Sokeng, 31 ans, est la fondatrice et gérante de WERY, WE Represent You une agence de gestion de relations publiques en Afrique et directrice de Publication d’Aza Mag. Titulaire de deux masters en Marketing et en Communication, elle a travaillé dans le secteur privé avant de se lancer dans l’entrepreneuriat.
> Retrouvez l’interview de Gabrielle Eve Sokeng publiée sur le site de RSE et Développement !
Aza Mag est un magazine business digital bimestriel qui a pour but de promouvoir l’entreprenariat féminin. AZA signifie « puissance » en langage berbère. Ce magazine est produit par l’agence de Gestion de Relations Publiques WERY, WE Represent You. Les rédactrices de magazine sont des jeunes femmes journalistes ou communicatrices domiciliées dans plusieurs pays : Ghana, Guinee Conakry, Senegal, Cameroun, Canada, Cote D’ivoire, Congo, Comores, Benin, Mauritanie, Maroc, Gabon.
AZA MAG entend :
- Promouvoir la culture entrepreneuriale féminine de l’Afrique ;
- Rejoindre un auditoire exceptionnel de décideurs du monde entrepreneurial féminin africain et répondre aux attentes de ses futures lectrices en s’inscrivant dans la production d’articles de qualité et dans une perspective d’amélioration continue
- Devenir un outil privilégié d’information qui développe des références et éclaire la nature profonde de l’entrepreneuriat en Afrique
- Rassembler les conseils d’experts et de praticiens à l’intérieur de chroniques répondant à l’intérêt quotidien des entrepreneures
AZA MAG pour quelle cible ? Les lectrices sont modernes, connectées et âgées entre 20 et 70 ans. Elles sont intéressées par la découverte des tendances entrepreneuriales africaines. Elles sont de ferventes défenseuses de l’Afrique et revendiquent leur africanité. Elles sont propriétaires, gestionnaires, professionnelles d’entreprise ou futures dirigeantes d’entreprises. Elles croient au décollage économique du continent africain et ont décidé d’y jouer un rôle majeur.
Nathalie Folloroux – Diplômée de l’Université Paris IX Dauphine et titulaire d’un Executive MBA – HEC Paris, LSE et NYU Stern, Nathalie Folloroux a débuté sa carrière en 2002 à TF1 Publicité en tant que Chargée d’études de la Direction Marketing. En 2006, elle est nommée Responsable du Pôle Développement Marketing de TF1, puis Directrice Marketing Adjointe en 2010. En 2011, elle rejoint Radio Nostalgie Afrique en tant que Vice-Présidente à Abidjan, poste qu’elle occupe jusqu’en 2015 quand elle intègre CANAL+OVERSEAS comme Responsable Marketing Editorial. Depuis juillet 2016, elle est Directrice de la Programmation et du Marketing Editorial à CANAL+INTERNATIONAL.
Hélène Miasuekama – Directrice générale de Canal+ RDC depuis février 2016, Hélène Miasuekama a commencé sa carrière une dizaine d’années plus tôt en République Démocratique du Congo dans une compagnie maritime internationale. Elle y a gravi tous les échelons commençant comme Contrôleur de gestion jusqu’au poste de Directrice Financière en charge de la RDC et du Congo. Elle rejoint le Groupe Canal+ en Août 2012 au poste de Directrice Financière. Aujourd’hui Directrice générale, elle continue de promouvoir dans son organisation les valeurs qui l’ont toujours guidé à savoir excellence dans le travail, intégrité et travail d’équipe.
Le cycle Leadership féminin dans l’économie africaine est réalisé en partenariat avec :
Nos événements en ligne sont réalisés en partenariat avec :
Nos événements en ligne donnent la parole aux acteurs et ne reflètent donc pas nécessairement les vues de l’AFD et de la Région Bretagne.
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